Voyage en
Espagne en octobre 2008
Trajets
Date |
Heure |
Durée
du vol |
Lieu (en clair) |
Lieu (OACI) |
Pilote |
Départ/Arrivée |
Départ |
Arrivée |
Départ |
Arrivée |
12 |
12h40/18h00 |
03h40 |
LORIENT |
BIARRITZ |
LFRH |
LFBZ |
Claude |
13 |
10h00/12h10 |
02h10 |
BIARRITZ |
LEON |
LFBZ |
LELN |
Claude |
14 |
10h05/11h45 |
01h40 |
LEON |
VITORIA |
LELN |
LEVT |
Loïc |
15 |
14h30/16h00 |
01h30 |
VITORIA |
SAUCATS |
LEVT |
LFCS |
Loïc |
16 |
12h35/13h45 |
01h10 |
SAUCATS |
LA ROCHELLE |
LFCS |
LFBH |
Loïc |
16 |
15h10/16h40 |
01h30 |
LA ROCHELLE |
LORIENT |
LFBH |
LFRH |
Claude |
Dimanche 12
Cette année, il n’a pas été possible de réaliser le voyage prévu comme d’habitude en Mai, le mauvais temps interdisant toute sortie de l’hexagone en avion léger. Une occasion se présente en Octobre quand Claude Holé, passionné du chemin de Compostelle, manifeste le souhait de visiter Léon, une ville de Castille qui sera sur son prochain parcours pédestre.
Bien sur les premiers tours d’hélice sont parcourus en pays connu mais la rivière d’Etel et le Golfe du Morbihan sont toujours un régal à survoler. Les estuaires de la Vilaine et de la Loire sont dépassés pendant que des parachutages se déroulent à La Baule. La marée haute a complètement noyé le Gois de Noirmoutier. Plus on gagne le sud et plus le temps devient brumeux. A partir de Royan ou le majestueux phare de Cordouan est aperçu, le trajet exclusivement côtier devient possible puisque les militaires de Cazaux sont au repos. A gauche de notre route, la dune du Pyla pourtant si énorme ne peut rivaliser avec l’immensité de l’océan sur notre droite. Claude pose les roues du PA 28 sur la piste de Biarritz et rejoint la station AVGAS ou la carte TOTAL permet de rajouter 130 litres d’essence aviation dans les réservoirs. Pas besoin de taxi, l’hôtel AMARYS se trouve juste à côté du terrain.
Lundi 13
Le petit déjeuner est pris de bonne heure à l’AMARYS. Mais une surprise nous attend au terrain : Les services météorologiques sont en grève ! Le fonctionnaire sur place accepte pourtant cordialement de nous donner le peu d’informations en sa possession. Il y a une incertitude au sujet des conditions que allons rencontrer en Espagne avec le risque de se dérouter. Claude est aux commandes, il grimpe aussitôt autorisé à l’altitude de sécurité imposée par la présence des Monts Cantabriques. Nous nous éloignons petit à petit de l’océan et de sa brume bientôt remplacés par la sècheresse des paysages de l’intérieur du pays Basque Espagnol. Un rallye de AIR SOLIDARITE composé de plusieurs avions légers se rend en Afrique. Nous les entendons négocier en anglais les altitudes et les trajectoires avec la contrôleuse de Madrid. L’un des pilotes mélange l’interphone et l’émission si bien que tout le monde sur la fréquence apprend bientôt qu’il n’a pas confiance dans le contrôle Espagnol et qu’il trouve que sa radio est équipée d’un « bouton de merde » ! Nous ne réussissons à apercevoir aucun de ces aviateurs avant que nos routes se séparent : ils vont bien plus au sud que nous ! Les jolis petits nuages épars deviennent morcelés puis se soudent au point que seules quelques crêtes rocheuses émergent encore. Elles sont bien en dessous de nous, notre route va de « VOR » à « VOR » (Very Hight Frequency Omnidirectional Range) et leurs indications sont en concordance avec celles du GPS.
Mais les conditions au terrain de Léon sont toujours inconnues ! Claude se prépare à devoir faire une « percée » mais ce ne sera pas nécessaire car c’est la fin de la matinée et les rayons solaires ont fait disparaître toute nébulosité au moment ou nous atterrissons. Il n’y a pas d’essence aviation sur cet immense terrain complètement désert, nous préparons le Piper pour l’escale et continuons en taxi jusqu’ à l’hôtel OREJAS ou nous laissons les bagages. OREJAS (oreille), drôle de nom pour un Hôtel qui a le mérite d’être proche du centre ville. Le syndicat d’initiative est consulté juste avant sa fermeture pour l’heure du déjeuner. Avec le plan de la ville en poche, il est facile de trouver le quartier des restaurants. Au CASADO, pistou, soupe de poisson et daurade sont dégustés avant l’arrivée des autochtones mais la crème caramel s’avale dans le brouhaha le plus complet !
Il reste du temps pour visiter la magnifique cathédrale, la basilique de San Isidoro, d’aller à la gare chercher des renseignements utiles pour le futur voyage de Claude, de se balader le long du Rio Bernesga jusqu’au Parador de San Marcos, un ancien hôpital et prison transformé en hôtel de luxe. Le retour à la cathédrale par d’autres rues fait découvrir les façades colorées des immeubles, les places ornées de fontaines fleuries, les coquilles en bronze scellées dans le revêtement des trottoirs pour baliser la route de Compostelle. Quand la fatigue devient trop grande il est facile de rejoindre l’Oreille pour se délasser. En soirée, la ville s’anime encore plus : une foule de marcheurs de tous âges et toutes origines converge vers le centre. Les nombreux bars à tapas sont pris d’assaut, nous en essayons plusieurs et parvenons presque à nous émécher à force de vider des verres de l’excellent vin rouge local ! Heureusement que nous sommes à pied et que l’hôtel n’est pas loin.
Mardi 14
La météorologie française est toujours en grève, nous obtenons quelques infos par téléphone avec des pilotes ayant un accès Internet en France mais seulement le temps présent, il n’est pas possible d’obtenir de prévisions pour Biarritz par exemple. Un plan de vol pour cette ville est déposé en comptant sur l’amélioration en cours de journée qui semble être le schéma ces jours-ci. Inutile de se presser puisque le temps joue pour nous, nous décollons à 10h10. Le niveau de vol 75 est atteint rapidement, nous sommes en VFR (Visual Flight Rules) on top comme cela arrive très souvent en Espagne. Le point important est d’obtenir les infos de Biarritz mais c’est seulement après avoir dépassé la région de Vitoria que l’ATIS (Air Traffic Information Service) puis un rapport météo avec un contrôleur peuvent être pris.
Hélas, ce sont des conditions IMC (Instrumental Meteorological Conditions)…nous devons donc nous dérouter vers Vitoria. Mais le contrôleur de Vitoria nous avertit que les conditions se dégradent et nous demande si nous souhaitons faire une approche aux instruments. Il y a un petit silence radio après que nous précisons que nous sommes « Victor Fox Roméo ». Une trouée miraculeuse est mise à profit pour descendre sous la couche et poser l’avion ! Au parking, 127 litres sont rajoutés par une équipe de pompistes empêtrés dans leurs procédures. Claude, qui ne pensait pas faire cette escale, ne dispose pas du Guide du routard de la région. Heureusement, une âme charitable nous prend sous son aile et se met à téléphoner à plusieurs hôtels. Les moins chers étant complets les Bretons se décident pour un quatre étoiles près du centre. C’est donc devant le CANCILLER AYALA que le taxi nous dépose. Il y a Internet dans le hall d’entrée et notre chambre dispose de deux télévisions à écran plat, d’un balcon donnant sur magnifique parc, de sanitaires ultra modernes…et tout fonctionne ! Deux tortillas arrosées de bière fraîche sont consommées au restaurant de l’hôtel dont le personnel très stylé est en accord avec l’impression générale de luxe qui ne connaît pas la crise.
La partie médiévale de la capitale Basque, construite sur une butte, se visite à pied. De la Plaza de la Virgen Blanca jusqu’à la cathédrale Santa Maria malheureusement en travaux, élégance et romantisme se rencontrent à chaque tournant de rue. La collecte des déchets se faisant par un système pneumatique, les poubelles sont remplacées par des bornes à l’aspect curieux. Nous buvons du café au Bar des Amis, américano pour Claude, serré pour moi…avant de regagner l’hôtel par un autre chemin, l’occasion de découvrir de nouvelles facettes de cette ville ou il fait bon vivre. En soirée, exploration du quartier des bars à tapas et découverte de saveurs arrosées du vin rouge local très parfumé.
Mercredi 15
Le petit déjeuner au NH CANCILLER AYALA ne démérite pas les 4 étoiles de cet établissement : grande salle agréablement décorée, choix somptueux de fruits et personnel qui donne l’impression de vous obtenir tout ce que vous souhaiteriez, sauf la météo en France car la grève continue. Nos informateurs n’ont pas de bonnes nouvelles, on commence à se demander si nous n’allons rester bloqués en Espagne, une chose est sure : le décollage n’est pas envisageable avant midi.
Cela nous laisse encore une matinée de libre sur place, l’occasion de retourner à l’office du tourisme ou des vélos sont empruntés. Après un passage près de la cathédrale neuve au jardin étonnamment décoré d’effrayants rhinocéros et crocodile en bronze, une première halte est faite à la gare pour recueillir des infos. Puis une visite du musée de Armeria avant de reprendre le pédalage dans les larges allées ombragées qui nous ramènent au centre.
Les vélos sont replacés par le taxi jusqu’à l’aéroport ou une météo « correcte » est enfin obtenue, le plan de vol est déposé pour Saucats en région sud Bordeaux car un axe perturbé traverse la Bretagne vers le sud !
Le décollage à 14h30 de cet immense aéroport au trafic essentiellement nocturne ne pose pas de difficulté. La ville est enroulée par le sud durant la montée initiale, on reconnaît les endroits pittoresques visités le matin….Des conditions plus favorables que prévues sont rencontrées au cours de ce vol, notamment un vent arrière poussant l’équipage Lorientais qui stoppe le PA28 sur le parking de Saucats à 16h00. Le moral est meilleur puisque l’on est sur le sol français mais il faut trouver à se loger et tous les hôtels les plus proches sont complets.
C’est finalement à Villenave d’Ornon que le VILLAGE HÔTEL nous accueille. Le McDonald’s est tout proche mais nous préférons marcher 10 minutes jusqu’au GEANT et sa cafétéria. Il fallait de toutes façons s’y rendre pour acheter un chargeur de téléphone portable dont la batterie n’aurait pas tenu un jour de plus !
Jeudi 16
Un ciel gris nous attend le jeudi matin, il se met à pleuvoir pendant le petit déjeuner. C’est l’occasion de changer de moyen de locomotion et de visiter Bordeaux en bus. A la gare Saint Jean, les opportunités de rejoindre Lorient par le train sont notées et quelques coups de fils aux amis disposant d’Internet apportent une idée de la sauce à laquelle on va être mangés. En fait, les prévis sont toujours approximatives car la grève continue. C’est donc au feeling que nous décidons de reprendre le voyage aérien. Mais il faut d’abord gagner la banlieue en bus et tramway puis payer 40 euros de taxi pour revoir le F-GIEK qui nous attend sagement.
Une purge des réservoirs montre qu’il n’y a pas de présence d’eau dans l’essence, non, l’eau est autour de nous sous forme de nuages à 1500 pieds. Le mécanicien du club trouve que c’est bien bas mais les Bretons ont envie de rentrer et de toutes manières il n’est pas autorisé de monter plus haut dans la zone de contrôle de Bordeaux. Nous décollons donc à 12h35, s’il n’y a pas de difficulté à rester en vue du sol, mieux vaut savoir ou on est surtout que la zone dangereuse D183 et la centrale nucléaire de Blayais sont proches de notre route jusqu’à La Rochelle. Le plafond baisse en naviguant vers le Nord si bien que nous sommes à 1000 pieds sol en vue de la cité Rochelaise. Le contrôleur nous donne la piste 28 en « VFR spécial » Loïc tente une semi directe au dessus de la ville et se fait rappeler à l’ordre : « pas possible en dessous de 5000 pieds » sauf le périphérique que nous suivons donc avant de nous arrêter dans l’herbe pas loin de la tour ni du restaurant ! Il est presque 14 h00, seules quelques tables sont encore occupées mais on nous sert salade, omelette et café, pas de dessert merci, avec le sourire !
Les pilotes sont maintenant « dans leur jardin » mais cependant il n’est pas inutile de vérifier la météo, ce qui est fait en appelant Lann Bihoué au téléphone. Le trajet côtier s’agrémente des survols des marais Poitevins et de Guérande éclairés par un ciel de traîne chargée. Le Golfe du Morbihan est toujours un délice à survoler même si des grains fouettent le pare-brise par moments. Le terrain de Lorient est atteint en milieu d’après-midi, il reste encore assez de carburant pour faire un vol local.
Bilan et conclusion
Le temps de vol de ce voyage est de 11 heures 40 minutes, réparties de la façon suivante : 4 heures 20 par Loïc et 7 heures 20 par Claude. Compter un peu plus de 100 euros par jour pour les frais de taxi, nourriture et logement. Pas donné si on compare à ce que proposent les « Tour opérators » mais c’est le prix à payer par des pilotes souhaitant augmenter leur expérience sans oublier le tourisme.
Images sur demande à : loiclebail@wanadoo.fr
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